COP28 : la mise en œuvre du fonds « pertes et dommages » décidée dès le premier jour

Alors que 2023 est en passe d’être l’année la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, les négociations internationales de la COP28 pour tenter de limiter le réchauffement climatique, le   grand raout international sur le climat  a démarré ce jeudi 30 novembre aux Emirats Arabes Unis Jusqu’au 12 décembre.

Les délégués de près de 200 pays vont tenter de renforcer leurs engagements environnementaux et limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C, objectif fixé par l’accord de Paris en 2015. C’est Sultan Ahmed Al Jaber, le président de cette COP28, qui a ouvert les prises de parole ce jeudi dans un pétro monarchie.

Accusé de conflits d’intérêts, le président de la COP28 – et PDG de la compagnie pétrolière nationale émiratie –  Sultan Ahmed al-Jaber   sera scruté de près par les ONG, qui dénoncent l’influence des lobbys des énergies fossiles lors de ces conférences pour le climat.

L’un des enjeux du sommet sera de concrétiser le fonds créé lors de la COP27 en Egypte, destiné à compenser les « pertes et dommages »   des pays particulièrement vulnérables face aux désastres climatiques et historiquement moins responsables du réchauffement planétaire.

Appel du Pape

Le pape appelle la COP à ne pas céder aux « intérêts de quelques pays ou entreprises ». Le pape, privé de COP28 à cause d’une bronchite, a tout de même tenu à mettre en garde les nations réunies ce jeudi à Dubaï. « Espérons que ceux qui interviendront à la #COP28 soient des stratèges capables de penser au bien commun et à l’avenir de leurs enfants plutôt qu’aux intérêts de circonstance de quelques pays ou entreprises », a-t-il écrit sur X (ex-Twitter).

Les pays riches s’acquittent les uns après les autres de leur dette climatique.

L’annonce de la mise en œuvre du fonds « pertes et dommages» a été suivi par un élan de générosité de la part des pays du Nord, responsables du changement climatique et des conséquences qui s’abattent sur les pays pauvres. Les Etats-Unis mettent la main à la pâte avec un apport de 17,5 millions de dollars (16 millions d’euros) dans le fonds « pertes et dommages ». Du côté du Japon, c’est 10 millions de dollars (9 millions d’euros) qui seront versé au fonds. Une goutte d’eau tant les besoins en argent sont criants : les dommages irréversibles causés par les tempêtes, inondations, sécheresses, canicules ou montée du niveau de l’océan pourraient atteindre 580 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour les pays vulnérables. La dette des pays du Nord envers les pays du Sud est loin d’être remboursée.

L’Afghanistan déplore de ne pas avoir été invité à la COP28.

 Les autorités talibanes ont regretté que l’Afghanistan, pays très affecté par le changement climatique, n’ait pas été invité à la conférence sur le climat qui s’est ouverte ce jeudi à Dubaï. Et pour cause : l’Emirat islamique mis en place par les talibans depuis leur reconquête du pays en août 2021 n’a été reconnu par aucun gouvernement à ce jour.

Les pays participant à la COP28 à Dubaï ont formellement approuvé dès le premier jour la mise en œuvre du fonds destiné à financer les « pertes et dommages » climatiques des pays vulnérables. L’enjeu de ce projet de fonds est de soutenir financièrement les pays pauvres, frappés de plein fouet par un réchauffement climatique dont ils sont pourtant peu responsables. Cette décision historique concrétise le principal résultat de la COP27en Egypte l’an dernier, où ce fonds avait été approuvé sur le principe mais dont les contours n’avaient pas encore été définis.

Les Emirats arabes unis s’engagent à verser près de 100 millions d’euros dans le fonds « pertes et dommages ». Immédiatement après l’annonce de la concrétisation du fonds « pertes et dommages », le pays hôte de la COP28 a sauté sur l’occasion et a annoncé le versement de 100 millions de dollars (environ 92 millions d’euros) pour venir en aide aux pays pauvres. Quelques minutes de plus ont suffi pour que de nouveaux fonds ne commencent à arriver : l’Allemagne s’est également engagé à débourser 100 millions de dollars, tandis que le Royaume-Uni s’acquittera de 60 millions de livres sterling (soit 70 millions d’euros). Ces engagements se font sur la base du volontariat, les pays développés étant « invités » à y contribuer, sans obligation aucune.

Avec Libération

 

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